samedi 13 décembre 2008

CRISE ! UN PLAN DE RELANCE QUI NE RELANCE PAS GRAND CHOSE

Crise, un plan de relance qui ne relance pas grand-chose.

Le gouvernement fédéral vient d’annoncer le déblocage de 2 milliards d’euros pour ce qu’il qualifie de plan de relance.

On pourrait sourire à voir des libéraux, des chrétiens et des socialistes qui hier encore se faisaient les chantres de la concurrence libre et non faussée inscrite dans le Traité de Lisbonne, en revenir aujourd’hui à l’Etat pour colmater les brèches alors que la logique ultra-libérale prend l’eau de toutes parts.

Pourtant, avec à 0.6% du PIB, soit 10 fois moins que la somme empruntée pour « sauver » les banques il y a quelques semaines, ce plan de relance est bien modeste et a tout du pétard mouillé. Par ailleurs, l’affectation de ces 2 milliards est pour l’essentiel un nouveau cadeau au patronat inacceptable pour la gauche. Bref, le pactole pour les banques et le patronat, des miettes pour les gens !

Tout d’abord, de l’aveu même de la ministre CdH de l’Emploi, Joëlle Milquet, on consacrera « plus d’1 milliard d’euros de baisse du coût du travail ». Ces chiffres traduisent la véritable priorité qui est à nouveau la baisse de ce que certains appellent « charges patronales » et qui sont à la vérité des « cotisations sociales » et donc du salaire différé. En résumé, on va à nouveau appauvrir l’Etat sans la moindre garantie sérieuse d’un « retour sur investissement public ».

En matière de logements, un des axes de ce plan, le gouvernement a décidé de favoriser spécifiquement les nouvelles constructions via un abaissement de la TVA. Adversaires des taxes indirectes, nous sommes favorables aux baisses de TVA, pour autant qu’il ne s’agisse pas de vider les caisses de l’Etat et qu’elles soient compensées par d’autres rentrées (notamment sur les revenus du capital). Cependant, le choix fait ici nous semble contestable. Alors que rien qu’en Wallonie, plus de 40.000 personnes sont en attente d’un logement social et que le bâti social a en moyenne plus de 45 ans, cette mesure nie l’urgence sociale et s’adresse en priorité à ceux qui ont les moyens de construire et ne sont pas les plus touchés par cette crise. Elle est également anti-écologique car elle ne cible pas la priorité qui est la restauration (avec notamment une aide massive à l’isolation via un tiers-payeur) des bâtiments existants et ce en passant si nécessaire par la réquisition des bâtiments laissés vides, ainsi que la densification de l’habitat. Au contraire, cette mesure risque d’inciter à la construction de nouvelles maisons isolées et à une plus grande dispersion de l’habitat. Cette dispersion affaiblira plus encore une mobilité axée sur les transports en commun.

En matière d’énergie, le refus de mettre à contribution les acteurs du marché (et singulièrement Electrabel) et de puiser dans leurs plantureux bénéfices se confirme. Ceci est une nouvelle preuve du renoncement à toute régulation (que ce soit sur le mode de production ou sur les prix pratiqués) des multinationales, lesquelles bénéficient pourtant à plein d’un régime fiscal hyper avantageux, notamment via les intérêts notionnels.

D’autre part le gouvernement ne prend aucune mesure contre la « suprême incivilité » constituée par une fraude fiscale évaluée à 30 milliards d’euros, dont 57% sont le fait des 10% des contribuables les plus riches , et 0,01% des 10% de plus pauvres.

Cette crise est l’occasion de changer de cap, de remettre l’acteur public, un acteur public démocratiquement géré et débarrassé du clientélisme partisan, au cœur du projet de société. Sans grand étonnement, le gouvernement actuel préfère ne rien changer.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Conservez votre optimisme dans l'action m^me si, aujourd'hui, vous être pessimiste devant la situation créée par l'économie de marché non régulée.

Les événéments de Grèce (révolte des étudiants) devraient faire trembler les partisans du conservatisme social.


Demain, la venue sur le marché du travail d'une population bien scolarisée, éduquée fera changer les choses.

Cette nouvelle génération se rendra compte qu'il faut défendre la planète terre, malmenée par les désastres écologiques

Et surtout elles s'apercevra que le travail malgré leurs sacrifices en études ne peut lui être donné.

La nouvelle jeunesse n'admettra pas la fraude fiscale, sociale,les parachutes dorés,, les stock options, les start ups, les spin offs, l'américanisation à,outrance.



Elle relèvera la tête face la crise actuelle qui ne sera pas de courte durée

Aidons les casquettes inversées qui font parfois peur mais montreront du courage dans la, transformation de la société

rb